Être femme
- ruedutheatre
- 21 juil. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 juil. 2024
Festival Off – Gamètes – Théâtre Artéphile– 12h15
Pièce plus engagée qu’il peut sembler de prime abord, Gamètes invite à une réflexion poussée sur la féminité à l’heureuse heure du féminisme. Comment être femme quand on revendique une indispensable égalité mais que la socialisation conduit à reproduire encore et encore des inégalités de genre…
Aude et Lou sont amies « depuis toujours ». Depuis leurs premiers pas de concert, à la crèche, jusqu’à leur vie de femme. Une amitié que rien n’a jamais mis en défaut mais qui se heurte soudain à un écueil. Voire deux. Peut-on comprendre, de nos jours, le choix d’une femme qui décide de poursuivre sa maternité quand le corps médical et la société dans son ensemble suggèrent l’arrêt médical de grossesse ?
Derrière cette question, s’en profileront d’autres. Liées entre elles comme par un effet domino. Questions sur la place des femmes dans une société qui affirme promouvoir l’égalité entre les genres mais qui a bien du mal à se défaire d’un carcan social qui détermine encore et toujours des rôles sociaux sexuellement différenciés ? Questions, aussi, sur l’impuissance face aux évènements de la vie. Saura-t-on toujours agir comme on voudrait pouvoir le faire ? Comment vivre avec la culpabilité de ne pas en avoir été, un jour, capable ?
Des questionnements universels superbement mis en vie dans cette création théâtrale. Marie Hébert et Anaïs Merienne jouent avec beaucoup de sensibilité leurs personnages et leurs émotions. En alternant des scènes jouées de manière « directe » entre les personnages et des scènes face public, plus froides, la mise en scène de Nikola Carton donne une certaine distance avec l’histoire. Qui permet d’en souligner le caractère universel. Les émotions, profondes, suscitées par la pièce n’est sont que plus puissantes. Et plus durables.
Karine PROST
Avignon, 21 juillet 2024
Photo © Patrick Wack
Avec : Marie Hébert, Anaïs Merienne
Mise en scène : Nikola Carton
Texte : Rebecca Deraspe
Création son : Charles Decroix
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