"Là, le feu" est un spectacle choral qui explore un sentiment d'urgence climatique entrant en contradiction avec des aspirations personnelles au bonheur. Un petit refrain scande le texte de Jonathan Lobos : « Tout va bien ».
Pas de feu d’artifice à Avignon cette année. Annulation des festivités. A la place, une ambiance surnaturelle dans les rues d’Avignon ; le ciel couvert d’un épais nuage de fumée au travers duquel le soleil couchant rougeoyant créait un effet vallée du Mordor et upside down réunis. La peau se couvrait de cendres tandis que les gens fixaient, inquiets, l’œil froncé, le sud des remparts. Six jours plus tard, portées par le vent, les fumées de cet incendie ont nappé la capitale.
Timing parfait ou coup de com’ de génie ; la veille de ce 14 juillet, jour d'incendie, j’avais été voir le spectacle Là le feu, un texte post-dramatique sur l’éco-anxiété.
Le texte choral est porté par trois comédiennes et musiciennes et inclus des arrangements musicaux de l'une d'elles : Tamara Dannreuther. Cette dernière est à la basse et à la guitare, les autres prennent en charge des parties au violon et du beatbox. Texte prolixe mais néanmoins habile, il agit tout à la fois comme une sorte d'expiation et de catharsis. Le rythme travaille sur la tension, le verbe est nerveux et transmet ce sentiment d'impuissance et d'urgence réunis. Jonathan Lobos, le metteur en scène, a voulu parler de l'effondrement d'un certain mode de vie au travers de cette création qu'il nomme anthropo-scénique (questionner, sur un plateau de théâtre, les rapports entretenus par l'homme avec son environnement).
Camille Saintagne, Avignon, 21 juillet
Là, le feu, du 7 au 30 juillet (relâches les lundi)
Avignon Festival Off, La Factory, salle Tomasi
Tout public à partir de 13 ans
Auteur : Jonathan Lobos
Mise en scène : Jonathan Lobos
Interprètes : Tamara Dannreuther, Ingrid Bonini, Berengère Steiblin
Photo : Bosco Thonnat
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