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Un spectacle pluridisciplinaire pour une artiste singulière

Louise Bourgeois (Paris 1911 – New-York 2010) a non seulement traversé l’Atlantique avant la seconde guerre mondiale mais aussi tout le XXe siècle, marquant à tout jamais de son empreinte l’histoire de l’art en général et celui de la sculpture en particulier. Son nom évoque immédiatement les araignées géantes. Ses emblématiques sculptures symbolisant sa mère sont présentes aux quatre coins de la planète.


Françoise Flabat, directrice du Centre de la Marionnette de la Fédération Wallonie-Bruxelles, lui rend un sensible et brillant hommage en créant « LLouise ». L’artiste franco-américaine, grâce à l’apport non pas de la photographie en trois dimensions qu’est l’hologramme mais des potentialités qu’offre l’art vivant, assiste en toute discrétion à l’ensemble de la représentation. Derrière un panneau de fond de scène ajouré, nous devinons sa présence en marionnette grandeur nature et nous entendons sporadiquement, en voix off, ses constatations.


Comment parcourir, décoder son œuvre abondante, riche et complexe sans tomber dans une forme de documentaire certes intéressant mais froid et donc sans émotion ? Françoise Flabat, nourrie et habitée par sa longue expérience du théâtre, a fait appel à la danse et à une interprète exceptionnelle, Coralie Meinguet.


Dans la pénombre, une forme indéfinissable se met imperceptiblement en mouvement. Captivant entre douceur et pesanteur. Noir. La danseuse apparaît et s’empare d’une patte, une seule, que l’on suppose d’arachnide. Elle se l’approprie, évolue sur le plateau entre tension et attirance. Noir à nouveau. A la fin, une énorme araignée, témoin invisible et permanent, descendra des cintres et occupera tout l’espace scénique. L’image est forte, impressionnante, puissante. L’émoi est plus vif encore que celui que l’on ressent à la vue de l’imposante araignée posée au centre du bassin à l’entrée du Château La Coste en Provence.



Entre ces deux moments très symboliques, nous découvrons, notamment dans une gestuelle savamment étudiée et recherchée, la femme maison et le couple, thèmes chers à Louise. La danseuse a troqué sa robe légère et noire pour un simple sous-vêtement couleur chair. Elle fait corps avec une marionnette nue au sexe apparent. Portée par une bande son aux ambiances variées, cette artiste, toute en générosité, en vérité, est au service des émotions, telles la peur, la colère, l’amour, la réconciliation… et des réflexions à transmettre.


Des projections d’œuvres, de vidéos courtes, de citations ponctuent aussi cette représentation unique en son genre où rien n’est laissé au hasard, où tout est porteur de sens et qui donne envie d’aller découvrir ou redécouvrir le travail engagé de Louise Bourgeois.


Isabelle SPRIET - Saint-Ghislain, 13 octobre 2023


Conception, écriture et mise en scène : Françoise Flabat Danseuse : Coralie Meinguet (Camille Mariage - 1ère phase de création)

Vidéos - Scénographie - motorisation : Nicolas-Adrien Houtteman

Marionnette nue /Pantin : Christine Corman Marionnette Araignée : Françoise Flabat Marionnette Louise : Matt Jackson Soutien technique : Fred Berthe Photo : Thomas Bohl - Teaser : Nicolas-Adrien Houtteman

Une production du Créa-Théâtre avec le soutien du Centre de la Marionnette de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Fabrique de Théâtre - Service des arts de la Scène de la Province de Hainaut, du Théâtre des Doms, le Jardin Parallèle de Reims, de la Maison de la Culture de Tournai - Bourse à l’écriture de la SACD

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