Un texte puissant et superbement interprété dans une mise en scène cependant un peu trop absconde et répétitive. Une création engagée qui laisse dubitatif.
Objet théâtral non conventionnel, « Atteinte à sa vie » nous parle d’Anne, beaucoup. Sans jamais la montrer. Car Anne-Annie-Anja n’est pas un personnage en tant que tel mais un concept qui permet à l’auteur de dénoncer tous les travers, toutes les perversions, toutes les violences de notre époque.
Un texte servi en une dizaine de tableaux épars, mis en vie de manière volontairement distanciée. La scénographie, sobre et modulable, permet tous les possibles. Assez opaque pour dessiner tous les lieux. Assez claire pour en comprendre tous les enjeux.
Les personnages égrainent des horreurs sur un ton neutre ou badin. Toujours un grand sourire aux lèvres. Dans une distance toute « british ». La mise en scène orchestralise les voix, les superposant parfois, avec brio.
Mais les tableaux s’enchaînent en se ressemblant un peu trop. Le fil décousu des saynètes, relié par un rythme trop régulier finit par rendre l’ensemble un peu monotone. Et lorsque la rupture vient casser la cadence, sur la dernière scène, il est difficile de se laisser porter par les personnages, tant on se sent observateur étranger à l’histoire. Dommage…
Karine PROST - Avignon – 18 juillet 2023
Atteintes à sa vie
Avignon, Festival Off,
Théâtre Transversal – 12h20
Du 7 au 29 juillet ; relâche les 12 et 19 juillet
Mise en scène : Sébastien Piron
Auteur : Martin Crimp
Interprétation : Bertrand Beillot, Paul Camus, Théodora Carla, Laetitia Mazzoleni
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