Détruire ou reconstruire le capitalisme ?
- ruedutheatre
- 17 juil.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 juil.
Festival Off 2025 – Ouverture des Hostilités – contribution théâtrale à la destruction du système capitaliste – Théâtre des Doms
Une annonce qui laisse perplexe pour ce lieu qui, depuis plus de deux décennies, avec intelligence et éclectisme, constitue la vitrine des créations issues de la Fédération Wallonie Bruxelles. Démarche politique, artistique ou citoyenne ?
Déjà interloqués par le titre, l’énervement intérieur persiste quand il faut attendre plus dix minutes pour que les « hostilités » démarrent alors que, apparemment, tout le monde est arrivé ! Satisfaction pour la troupe puisque, en salle, c’est complet. Ce qui est déjà en soi une performance quand on sait que plus de 1700 spectacles classés par genre, région, horaire sont annoncés et présentés dans le bréviaire des festivaliers.
Marie Devroux, déjà assise à son bureau, face à son ordinateur, observe, salue et sourit et sourit. Le prologue, enfin… D’emblée, elle nous précise que c’est un spectacle sans cesse en transformation, soutenu par la FWB qui a, néanmoins, émis quelques réserves vu le manque de nuances. Comme de fait !
Puisqu’il s’agit plus d’une conférence que d’une véritable création théâtrale, nous recevons un plan, la liste telle quelle des thèmes abordés : la courbe du GIEC, nous, histoire, système économique, transition écologique, prise de décision en démocratie directe, justice transformatrice. Même avec cette ligne de conduite sous les yeux, nous avons du mal à suivre la conceptrice qui, elle, en moins de dix minutes, nous dit, redit, nous assène qu’il faut détruire le système capitaliste, arrêter la catastrophe.

Certes, elle argumente, son langage, comme celui de ses quatre autres comparses, excelle dans l’application de l’écriture inclusive. Elle confie que c’est compliqué, plus que compliqué, flou, que nous devons faire preuve d’imagination. Elle nous invite à monter sur scène tout en spécifiant qu’elle n’aime pas le théâtre participatif mais que, si personne ne se lève de son strapontin, le spectacle s’arrête. Un mini chantage qui se veut drôle !
Bien sûr, quelques réflexions socio-économiques sont évidentes, percutent et démontrent des limites, des abus du capitalisme. Un système qui a été, qu’on le veuille ou non, à l’origine de l’amélioration de notre quotidien et de l’augmentation de l’espérance de vie. Mais qui a également été le premier responsable de la pollution de notre planète. Un système loin d’être parfait mais aucun autre système s’est avéré meilleur ou n’a été trouvé et testé à grande échelle.
L’ensemble de cette « contribution théâtrale » demeure brouillon, cacophonique, avec cette impression de mission impossible malgré l’engagement et les convictions qui semblent habiter les membres de ce collectif. Pas facile en effet d’être à la fois didactique, créatif, participatif, sans parti pris, comme l’est le très intéressant musée itinérant du capitalisme basé à Bruxelles, récemment passé par le Hainaut et Liège.
Isabelle SPRIET
Avignon, 17 juillet
Durée : 1h26– 21h45 – Jusqu’au 26 juillet (sauf le 23)
Photo©Alice Piemme
Conception : Marie Devroux, Ferdinand Despy
Avec : Aminata Abdoulaye Hama, Leïla Chaarani, Ferdinand Despy, Marie Devroux, Sasha Martelli




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