Nôt ? Plutôt Non !
- ruedutheatre
- 7 juil.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 8 juil.
Festival In 2025 - Nôt - Cour d’honneur - 8,9,10,11 juillet - 22 h – 1h45
L’arabe étant la langue invitée pour cette 79e édition, il était une évidence pour la chorégraphe Marlene Monteiro Freitas de choisir les contes des Mille et Une Nuits afin d’’investir l’immense plateau du Palais des Papes. D’autant plus convaincue que la jalousie, la trahison et l’instinct de survie qui transparaissent dans ce recueil, un des plus anciens de la littérature arabe, animent encore et toujours l’homme et la femme du 21e siècle.
Les intentions de la metteuse en scène sont plus qu’intéressantes et engageantes. Déjà par le titre qui fait référence à ses origines et signifie « nuit » en créole capverdien. Elle annonce, comme lignes artistiques directrices, axer son travail sur des forces opposées telles grandeur et petitesse, vie et mort, vice et vertu, noir et blanc. Très bien. Voyons…
Après un numéro solo de danse assez rythmée par un des huit interprètes en jupette blanche, arrive, en complet sombre, un deuxième, aussi expressif, s’évertuant à parler devant un micro mais aucun son ne nous arrive. Le ton est hélas donné puisque, quasi aucune émotion, aucun message ne parviendront jusqu’aux nombreux spectateurs, certains quittant même les lieux bien avant la fin !

Si la scène (plus de quinze minutes) sur l’expulsion des selles dans un pot de chambre (choix aussi pour la scénographie) est bien captée et interpellante, les suivantes laissent encore plus perplexes. Certes, des images, des ambiances sonores surgissent de temps à autres comme cette séquence chorégraphiée d’offrande de draps souillés de sang, signe de la perte de virginité et de vie ou ce trio jouant du tambour et du triangle. Le tout est tiré en longueur et répétitif, une représentation hybride, flo(u)ttante entre danse, théâtre, concert.
Une « Nuit » restée bien sombre pour nous si ce n’est qu’en sortant une pensée positive et dynamisante domine : si, jusqu’au 20e siècle, les personnes lourdement handicapées pouvaient être considérées parfois comme des « bêtes de foire » (voir « Freaks » de Tod Browning, 1932), aujourd’hui, une Mariana Tembe, privée de ses membres inférieurs, est une artiste à part entière, polyvalente, à la présence époustouflante sur une des scènes les plus mythiques du monde. Pour cela, merci et bravo.
Isabelle SPRIET
Avignon, 7juillet 2025
Avec Marie Albert, Joãozinho da Costa, Miguel Filipe, Ben Green, Henri « Cookie » Lesguillier, Tomás Moital, Rui Paixão, Mariana Tembe
Chorégraphie Marlene Monteiro Freitas - assistée de Francisco Rolo
Scénographie Yannick Fouassier, Marlene Monteiro Freitas
Lumières et direction technique Yannick Fouassier
Costumes Marlene Monteiro Freitas, Marisa Escaleira
Son Rui Antunes
Photo Christophe Raynaud de Lage
TOURNÉE
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