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Arsen & Fanfan

  • ruedutheatre
  • 21 avr.
  • 2 min de lecture

« Faire rire tout en connectant le public à sa propre réflexion sur les sujets abordés » sauf que…

Tandis que les spectateurs entrent, deux comédiens occupent déjà le plateau et dialoguent, l’un et l’autre reliés à une prise électrique, une prise de terre ! Débute une prise de tête, Arsen (Jules Churin) souhaitant connaître les cinq desserts préférés de Fanfan (Héloïse Jadoul). Dilemme entre la tarte au citron, source de transcendance, et le tiramisu au spéculoos, plongée dans le fluide. On adhère. Pas facile la sélection. La tension monte. Certes, aucune surintensité, pas de problème de voltage (sécurité oblige !), mais Fanfan se retrouve néanmoins débranchée et inanimée. Stupeur, inquiétude de la part de son partenaire. Que faire ?

Noir. A notre tour de s’étonner de retrouver les deux comédiens rebranchés, l’un ayant pris la place de l’autre. Il est vrai que le courant est alternatif et qu’il existe des prises mâles et femelles ! Lumineuse idée : s’ils se débranchaient en même temps pour aller ensemble ailleurs… Question qui pourrait se généraliser aux millions voire milliards d’individus connectés et qui ont de plus en plus de mal à vivre en solidarité et collectivité, à se reconnecter aux valeurs élémentaires essentielles.

Après cette séquence relativement comique sur l’apprentissage d’effectuer un même geste (débrancher la prise) en parfaite simultanéité, s’entame un échange verbal, discussion aussi longue que creuse, sur l’humanité, la singularité, la vérité, l’existence et l’inexistence,…

Pour réactiver l’attention, ne pas lasser, les sketches qui se veulent humoristiques mais tirés en longueur se succèdent. Une scène costumée faisant coexister l’Égypte ancienne et la science-fiction. Une parodie d’un match de tennis et plus particulièrement la caricature des tics de celui qui a remporté quatorze fois Roland-Garros. Un numéro de clonage donnant naissance à d’autres « Fanfan ». Une performance de prise de parole robotisée, une chorale laïque, une chorégraphie inspirée du break dance, …

Les six excellents comédiens se donnent à fond. Tout est millimétré, travaillé, parfaitement au point dans une scénographie épurée et inventive, judicieusement exploitée. C’est beau et varié. On en a plein les yeux et les oreilles. Mais pourquoi tout ça ? Quel est le véritable fil conducteur ?

Au final, nous, et seulement nous, sommes retrouvés déconnectés, le courant n’étant pas vraiment passé…

 Isabelle SPRIET

Bruxelles, 21 avril 2025

Une création de La Horde Furtive

Initiée par Simon Thomas

Conçue avec et par Jules Churin, Élise Di Pierro, Aurélien Dubreuil-Lachaud, Héloïse Jadoul, Antonin Jenny, Manon Joannotéguy, Pedro Miguel Silva, Bertrand Nodet, Lionel Ueberschlag et Guerric Verougstraete

Mise en scène Simon Thomas

Son Guerric Verougstraete

Photo D R

Remerciement conception scénographique Justine Bougerol

Création magie Pedro Miguel Silva, avec l’aide de Lionel Ueberschlag

Création accessoire magie Baptiste Leclere et Laurent Huet

Lumière Lionel Ueberschlag

Chorégraphe Fanny Brouyaux

 
 
 

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