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Célébration caricaturale de la vieillesse

  • ruedutheatre
  • il y a 3 jours
  • 2 min de lecture

« Beauséjour » - Compagnie Käfig - Palais des Beaux-Arts de Charleroi


Présenté au Palais des Beaux-Arts de Charleroi, « Beauséjour » de Mourad Merzouki s’ouvre sur un décor de guinguette baigné par les derniers éclats d’une fête : guirlandes lumineuses, chaises éparses, feuilles mortes au sol. L’ambiance oscille entre soirée estivale et fin de cycle, métaphore du temps qui passe.


En plateau, une troupe de jeunes danseurs surgit avec une énergie débordante, costumes rétro colorés et gestuelle vive sur des rythmes électro-tango de Gotan Project. En contrepoint apparaissent des figures censées incarner la vieillesse. Les deux générations s’affrontent dans des duos, des battles, des chorégraphies écrites qui se donnent des airs d’improvisation.


Le choix de confier les rôles de vétérans à de jeunes danseurs grimés en silhouettes grotesques, affublés de prothèses outrancières et de démarches clownesques, relève d’un contresens majeur. Au lieu de célébrer la grâce d’un corps marqué par le temps, comme Merzouki l’affirme, la performance tourne à la parodie.

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Quelques fulgurances subsistent. Dans l’un des tableaux, des jeunes gisent au sol tandis que les anciens dansent au-dessus d’eux, comme dans un miroir inversé de la vie et de la mort. Mais ces éclats s’effacent vite, engloutis par les scènes suivantes.


La scénographie accumule les allégories sans les développer : chants d’oiseaux, bruit de pluie, chaises déplacées ou empilées, autant de symboles avortés faute de construction solide. S’y ajoute une voix off en français, sous forme de texte slamé, qui martèle des phrases convenues sur la beauté et le dernier âge, affaiblissant encore le propos.


La représentation s’achève par une chenille menée par les pseudo-vieux dans la salle, un moment burlesque qui désamorce toute tentative de profondeur. On quitte le spectacle avec le sentiment d’un projet qui aurait pu être fort, mais réduit à des clichés. Malgré l’enthousiasme du public dopé, « Beauséjour » apparaît comme une œuvre inaboutie, vite oubliée malgré quelques instants de poésie.

Julien LALOY

Charleroi, 23 novembre 2025.

60 minutes – Dès 7 ans

Photographie ©PBA

Direction artistique et chorégraphie Mourad Merzouki, assisté de Kader Belmoktar

Création musicale Müller &Makaroff (Gotan Project)

Texte Fabrice DaboniakaFafapunk

Voix Fabrice DaboniakaFafapunk, Gilles Fisseau

Lumières Yoann Tivoli assisté de Nicolas Faucheux

Scénographie Benjamin Lebreton

Costumes Pauline Zurini assistée d’Anaëlle Leplus et Anne Richert

Faux corps Cécilia Delestre assistée de Marion Duvinage, Roxane Marquant, Charlotte Le Gal, Jeanne Coulard, Joséphine Pagart et Julie Larignon | Perruques et maquillages Catherine Saint-Sever

A suivre sur : https://kafig.com/

 
 
 

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