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Rumba : danse macabre

  • ruedutheatre
  • il y a 53 minutes
  • 3 min de lecture

Après Laïka (2017) et Pueblo (2020), Rumba est le troisième et dernier temps du triptyque David Murgia – Ascanio Celestini axé, comme toujours, sur les dysfonctionnements de nos sociétés et les laissés pour compte.

 

C’est la nuit de Noël, nous sommes dans les temps ! Des mouettes et des corbeaux se font entendre. David Murgia, auteur, acteur, metteur en scène, dans une certaine pénombre, se demande combien il y a d’étoiles dans le ciel ? Impossible de les compter, toutes ne sont pas visibles à l’œil nu et la plus proche, l’astre solaire, est à cent cinquante millions de kilomètres. Avec poésie et humour, l’artiste imagine le trajet pour s’y rendre en voiture ou transports en commun ! C’est drôle et la causticité sur nos travers est éclairante.

 

Connaissant le zouave né à Verviers, on se dit que le cofondateur du Raoul Collectif mettra son talent, son côté dénonciateur et un rien provocateur, au service des oubliés. Pour focaliser, une fois de plus, notre attention sur les rejetés, les exploités, les broyés de nos sociétés démocratiques dont les valeurs humaines et humanistes ont été supplantées par la rentabilité, le profit et, in fine, l’égoïsme et l’individualisme.

 

Pour l’artiste qui ne cache pas son orientation politique, nous sommes, dans un premier temps, étonnés et séduits de l’entendre raconter, et actualiser avec conviction, la vie de Saint-François d’Assise, né en 1182, fils d’un riche marchand de tissus et fondateur de l’ordre des Franciscains. Intéressant et captivant de rappeler que Francesco d’Assisi, né Giovanni di Pietro Bernardone, après une jeunesse dorée, a rompu avec son milieu, a soigné les lépreux, est parti à la rencontre des musulmans, est l’inventeur légendaire de la première crèche vivante. Opportunité pour Murgia de faire allusion à la toute récente polémique suscitée par les personnages sans visage de la crèche installée sur la Grand-Place de la capitale européenne, polémique vaine et dérisoire eu égard aux graves problèmes sociétaux et à l’absence de gouvernement de région bruxelloise depuis plus de cinq cent cinquante jours, triste record mondial.

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Murgia, dans le genre soliloque impressionnant qui le caractérise, fait sortir de l’ombre le manutentionnaire analphabète d’un entrepôt de logistique retrouvé mort dans les toilettes, les migrants, les gitans, les clochards, tous ces solitaires qui pourraient se croiser sur un parking désert de supermarché la nuit de la nativité. On ne peut qu’adhérer à ce que Murgia dénonce, en complicité discrète avec Philippe Orivel à l’accordéon et au clavier : à trop nous centrer sur nous-mêmes, sur notre besoin de confort et de paraître, nous oublions les valeurs insufflées par, notamment, un Saint François d’Assise.


Murgia, à son tour, à vouloir trop insister, à broder et rebroder autour du texte d’Ascanio Celestini, en oublie le public qui, bien qu'ébloui par sa performance de comédien, n’est malgré tout pas parvenu à rester à ses côtés. Laissons Alain Souchon, et sa rumba à lui, conclure : «J’te suis pas dans cette galère ».

 

Isabelle SPRIET

Mons, 14 décembre 2025


Texte et mise en scène : Ascanio Celestini

Avec David Murgia

Musique : Philippe Orivel

Création musicale : Gianluca Casadei

Traduction et adaptation : Patrick Bebi et David Murgia

Direction technique et régie générale : Philippe Kariger

Photo : Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Production : Kularacha ASBL

 

Tournée

  • 16 / 12 au 20 / 12 / 2025         Théâtre de Liège (Liège)

  • 08 / 01 au 10 / 01 /2026          La Vénerie (Watermael-Boitsfort)

  • 13 / 01 au 17 / 01 / 2026         Théâtre Joliette (Marseille)

  • 21 / 01 au 25 / 01 / 2026         Théâtre royal (Namur)

  • 06 / 02 / 2026                          Arrêt 59 (Péruwelz)

  • 12 / 02 / 2026                          Centre culturel (Verviers)

  • 13 / 02 /2026                           Centre culturel (Seraing)

  • 17 / 02 / au 21 / 02 / 2026       Maison des Métallos (Paris)

  • 12 / 03 / 2026                          Salle Baudouin IV (Braine-le-Comte)

  • 13 / 03 / 2026                          Salle de spectacle (Marche-en-Famenne)

 
 
 

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